Qu’est-ce que la luminothérapie ?
Comme l’explique bien Solvital sur son site internet (Solvital, n.d.), la luminothérapie (ou luxthérapie) consiste à exposer les yeux à une lumière spécifique, proche de la lumière naturelle du jour. Cette lumière, soigneusement calibrée, est dépourvue d’ultraviolets (UV) et d’infrarouges afin d’assurer la sécurité du traitement. L’exposition se fait généralement à l’aide d’une lampe de luminothérapie ou de lunettes spécialement conçues à cet effet.
L’efficacité est-elle confirmée scientifiquement ?
Oui. Les premières méta-analyses (Golden et al., 2005 ; Lam et al., 2006) ont confirmé l’efficacité de la luminothérapie pour le traitement des troubles affectifs saisonniers (TAS) et, dans une moindre mesure, pour certaines formes de dépression non saisonnière.
Des études plus récentes ont continué d’appuyer ces résultats. Le National Institute of Mental Health (NIMH) (2023) reconnaît la luminothérapie comme l’un des traitements les plus efficaces contre le TAS, agissant sur les rythmes circadiens et la régulation de la sérotonine.
Une revue systématique de Wang et al. (2020) a également montré que la luminothérapie peut être bénéfique pour certaines formes de dépression bipolaire, bien que les effets semblent surtout visibles à court terme. De plus, Dong et al. (2022) soulignent que, malgré des tailles d’effet modestes et des méthodologies parfois hétérogènes, la majorité des études confirment une efficacité réelle, y compris pour la dépression non saisonnière. Enfin, Pjrek et al. (2020) confirment, dans une méta-analyse récente, l’intérêt clinique de la luminothérapie dans la réduction des symptômes dépressifs saisonniers.
Il a été observé que des intensités lumineuses plus élevées (10 000 lux et plus) se sont révélées nettement plus efficaces que des intensités plus faibles. La lumière blanche a eu l’effet le plus important, tandis que la lumière bleutée a montré une efficacité modérée (Seok & Kim, 2024).
En résumé, même si certaines limites méthodologiques persistent, la convergence des données empiriques appuie la pertinence clinique de la luminothérapie, en particulier lorsqu’elle est appliquée de manière structurée et supervisée.
Et les simulateurs d’aube ?
Les lampes de luminothérapie ne doivent pas être confondues avec les simulateurs d’aube (dawn simulators). Ces dispositifs reproduisent la lumière de l’aube avant et pendant le réveil, favorisant un éveil plus progressif. Certaines études ont montré leur efficacité, mais uniquement dans le cadre des troubles affectifs saisonniers (Golden et al., 2005). Pour la majorité des patients, une lampe de luminothérapie classique demeure l’option la plus recommandée.
Précautions et intégration thérapeutique
La luminothérapie doit être appliquée de manière adéquate : il est important de suivre la notice du dispositif et de demander conseil à un professionnel de santé avant de débuter.
Il ne s’agit pas de proposer la luminothérapie comme un traitement autonome (stand-alone), mais plutôt comme un complément à d’autres leviers protecteurs du bien-être :
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activité physique régulière,
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maintien du lien social,
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gestion des problèmes concrets et interpersonnels,
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hygiène du sommeil.
Ces éléments, combinés, contribuent à réduire la vulnérabilité aux épisodes dépressifs saisonniers ou non saisonniers.
Pour se former
SOURCES
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Dong, C., et al. (2022). A critical overview of systematic reviews and meta-analyses of light therapy for non-seasonal depression. Psychiatry Research, 314, 114733.https://doi.org/10.1016/j.psychres.2022.114686
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Golden, R. N., Gaynes, B. N., Ekstrom, R. D., Hamer, R. M., Jacobsen, F. M., Suppes, T., … Nemeroff, C. B. (2005). The efficacy of light therapy in the treatment of mood disorders: A meta-analysis of randomized controlled trials. American Journal of Psychiatry, 162(4), 656–662. https://doi.org/10.1176/appi.ajp.162.4.656
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Lam, R. W., Levitt, A. J., Levitan, R. D., Enns, M. W., Morehouse, R., Michalak, E. E., & Tam, E. M. (2006). The CAN-SAD study: A randomized controlled trial of the effectiveness of light therapy and fluoxetine in patients with winter seasonal affective disorder. American Journal of Psychiatry, 163(5), 805–812. https://doi.org/10.1176/ajp.2006.163.5.805
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National Institute of Mental Health. (2023). Seasonal affective disorder (NIH Publication No. 23-MH-8138). U.S. Department of Health and Human Services. https://www.nimh.nih.gov/health/publications/seasonal-affective-disorder
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Pjrek, E., Winkler, D., & Kasper, S. (2020). Efficacy of light therapy in seasonal affective disorder: A meta-analysis of randomized controlled trials. Psychotherapy and Psychosomatics, 89(1), 17–24.
- Seok, J.-W., & Kim, J.-D. (2024). Light Therapy for Older People with Depressive Symptoms: Systematic Review and Meta-Analysis. Journal of Clinical Medicine, 13(22), 6982. https://doi.org/10.3390/jcm13226982. (n.d.)
- Qu’est-ce que la luminothérapie ? https://www.solvital.fr/
- Wang, S., Zhang, Z., Yao, L., Ding, N., Jiang, L., Wu, Y., & Na, K.-S. (2020). Bright light therapy in the treatment of patients with bipolar disorder: A systematic review and meta-analysis. PLOS ONE, 15(5), e0232798. doi: 10.1371/journal.pone.0232798


